lundi 18 février 2013

Hugues, ce matin là



 étrange, ce goût salé qui réveillent mes papilles, j'ai souvenir de n'avoir régurgité que mes céréales.

Et pourquoi les couleurs deviennent si troubles ? Vite, mes verres progressifs. Mais mon bras refuse de se lever. Je ne me souviens pas non plus d'avoir perdu l'usage de mes jambes... C'est bien regrettable qu'elles s'agitent comme cela au lieu de se reposer sagement.
Le comprimé blanc, maintenant. Hélas, mes larmes ne remplaceront pas le verre d'eau, sur la table de chevet. Peut-être le sang qui coule de mon nez ? Voilà déjà deux mouchoirs imbibés, et deux rivières pourpres de chaque côté de ma bouche qui s'apprêtent à tâcher ma chemise immaculée.

Un séisme s'empare désormais de mon coeur, les sons se distordent, avec mes poings si serrés que mes ongles parviennent à transpercer la paume de mes mains. Pourquoi moi ?! Mon Dieu, ma tête... et ce cerveau ! Mets fin à ce supplice, par pitié !

Oh Papa, je perçois ton visage apeuré à travers la buée que chassent en vain mes paupières, je ressents ton étreinte pleine d'amour, je devine l'écho de tes cris... Viens avec moi, le feu est si ardent au fond de la grotte, ne me laisse pas partir seul, je t'aime si fort, suis-moi. Quittons ce monde d'angoisse éprouvante pour cet idylle, rejoins-moi... 

             Ou pardonne-moi.

                                                    Hugues Heurtel


1 commentaire:

  1. le meilleur titre que tu aurais pu trouvé, merci encore de le publier ça me fait chaud au coeur
    Huggy

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